Parcours
Alexandre Maître
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Ses études portent sur les procédés d’élaboration de céramiques pour des usages qui sortent de l’ordinaire. Des boucliers thermiques pour l’aérospatial au champ balistique avec les blindages et gilets pare-balles en passant par certaines pièces des avions, voitures et autres types d’équipements, la céramique traitée sous pression et à très haute température est de plus en plus utilisée pour ses propriétés : légèreté, résistance à l’usure et aux fortes températures...
Même les métiers du luxe font appel à ces techniques pour créer des objets particuliers : des quadrants de montres par exemple avec une céramique transparente et colorée. Ces procédés ont demandé plusieurs décennies de recherche.
En médecine régénérative aussi, les études ont porté leurs fruits puisque des dispositifs implantables en bio-céramiques sont désormais utilisés.
L’excellence en labo
« Le Laboratoire de l’IRCER est constitué de 4 axes de Recherche dont celui dont je m’occupe, précise Alexandre Maître*. Le département des céramiques sous contraintes environnementales, où travaillent une vingtaine de chercheurs et des doctorants, étudie comment atteindre des performances et ainsi répondre à des conditions d’usage.
Lorsque l’on parle de milieux contraints, il s’agit aussi du vivant et des exigences qui l’accompagnent, de la résistance à de très fortes températures comme dans une centrale nucléaire ou pour produire un courant électrique à partir de batteries autonomes de satellites en orbite durant 10 ans.
Cela touche aussi aux pressions mécaniques d’une pièce qui serait intégrée dans un moteur et bien sûr à l’environnement au sens large », poursuit-il.
Dans la majorité des cas aujourd’hui, la céramique est utilisée lorsque l’on ne peut pas utiliser de métaux ou de polymères.
L’autre domaine qui fascine Alexandre Maître : la transmission du savoir et la formation des jeunes.
« Nous allons même jusqu’à soutenir certains étudiants qui veulent fonder leur entreprises », conclut-il fièrement.
* Alexandre Maître a fait ses études à Limoges et au CNRS de Nancy. Son sujet de thèse touchait déjà à la céramique qu’il a découvert lors de ses études supérieures. « Ce matériau est exigeant, difficile à maîtriser et demande une grande rigueur scientifique. C’est ça qui me plaît, insiste-t-il. De mon point de vue, il est de notre devoir de participer au développement industriel et économique de la France via nos Recherches.
C’est un devoir moral que de répondre aux besoins des grands groupes français, comme Safran, Thalès ou Saint-Gobain, même si certains programmes ont des répercussions à l’internationale ».