Chaque classe est guidée par un guide-conférencier du service VAH, dans un parcours mêlant observation, patrimoine et création.
Début octobre, c’est celle de CM2 de l’école Beaupeyrat qui tourne autour du pavillon du Verdurier. Guidés par Éric Boutaud, les 26 élèves observent, questionnent, devinent. « Ils apprennent à regarder autrement leur ville, à en reconnaître la beauté », glisse leur enseignante, madame Filiol, ravie de ce projet qu’elle a immédiatement choisi d’intégrer à sa classe. Pour elle, c’est une chance unique de croiser patrimoine, histoire et expression artistique. «Souvent, les enfants connaissent d’autres villes ou même d’autres pays, mais pas la leur. Ce projet leur permet d’en prendre conscience et, qui sait, de montrer ce qu’ils ont appris à leurs parents la prochaine fois qu’ils viendront faire leurs courses ou se promener dans le centre-ville ».
La balade se poursuit rue Jean-Jaurès, où les façades se révèlent. Les élèves apprennent à nommer ce que leur oeil voit : niveau, dôme, motif, symétrie…
Les élèves, déjà habitués à observer des oeuvres d’art en classe grâce à l’enseignante, s’exercent à décrire ce qui est en face d’eux.
Derrière l’exercice, une leçon plus large : comprendre comment, au début du XXe siècle, la ville s’est métamorphosée, portée par le souffle de la modernité et des Arts déco.
Quelques jours plus tard, nouvelle étape de leur parcours : le lycée Turgot, qui est une belle bâtisse de l’architecture Art déco.
À l’extérieur comme à l’intérieur, les lignes, les motifs, les matériaux forment un tout indéniable.
Éric Boutaud mène la visite, rejoint par Christine Pouyaud, documentaliste de l’établissement.
« Il y a une centaine d’année, l’ouest du centre-ville était partiellement
urbanisé, rappelle le guide-conférencier. Ce lycée, voulu à l’origine comme une école pratique de commerce et d’industrie, est l’oeuvre d’un architecte connu dans Limoges pour la construction de la Préfecture.
Le projet étant repris après la Première guerre mondiale, le style va devenir le refl et d’une nouvelle époque, c’est-à-dire l’Art déco comme en témoigne le riche mobilier intérieur ».
Dans les couloirs, les plus jeunes croisent les élèves de première professionnelle qui, eux aussi, participent au centenaire en « créant un marque-page en métal inspiré de cette esthétique. Une autre classe va aussi concevoir une horloge dans ce style pour célébrer le centenaire », confie Christine Pouyaud.
La découverte se prolonge ensuite au CDI, devenu pour l’occasion un petit atelier d’art visuel. Assis autour des tables, les élèves esquissent les premiers traits d’un vitrail, mêlant lignes droites et formes géométriques. C’est le début de leur création collective : un vitrail en papier, dans le style Art déco, qui sera présenté en janvier 2026 au pavillon du Verdurier, lors de la Semaine Art déco. Chaque classe participante (Beaupeyrat, Léon-Blum, Jean-Montalat et La Brégère) réalisera son propre vitrail et rédigera un texte retraçant le projet mené.
Imaginé par VAH, ce projet invite les enfants à découvrir leur ville autrement : à lever les yeux, à comprendre ce qu’ils voient, à relier passé et création urbaine et artistique. Au fil des séances, ces apprentis explorateurs tissent un lien concret entre Limoges et leur imagination. Après les vacances de la Toussaint, ils poursuivront leur aventure au musée des Beaux-Arts et chez l’Atelier du vitrail, de quoi prolonger, à hauteur d d’élève, cette belle redécouverte de l’Art déco à Limoges.
