Culture

Pause #5 : "Maintenant tout va bien"

La Ville de Limoges innove et propose PAUSE, une initiative originale pour permettre au public de découvrir de jeunes artistes graphistes, peintres, photographes... locaux par le biais de l’affichage public.

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Initié par la première séquence "Éloge du flou" affichée du 24 février au 27 mars 2021, puis une deuxième séquence "Résistances" (du 7 au 21 avril 2021, une troisième séquence "Correspondance" (du 6 au 20 octobre 2021), une quatrième séquence "Nouveaux mondes" du 23 mars au 6 avril 2022, le projet PAUSE revient du 22 mars au 5 avril avec une cinquième séquence "Maintenant tout va bien" exposée sur plus de 160 faces d’affichage dans toute la ville de Limoges.

Laurence Demars et Michaël Borras AKA Systaime nous offrent une pause explosive, colorée et positive pour cette 5e séquence de l’exposition urbaine PAUSE. Il s’agit là d’une édition d’autant plus insolite que les passants sont invités à flasher les QRcodes de chacune des six affiches afin d’en découvrir l’animation sur Instagram.

En réinterprétant les codes esthétiques de notre époque, les artistes livrent une vision numérique quasi chamanique d’un monde futuriste où le ‘Feel Good’ en serait la doctrine. Ils créent avec talent des visuels ‘pop-baroques’ joyeusement chamarrés accompagnés de messages poussant les populations vers un irrésistible optimisme...

Les artistes exposés du 22 mars au 5 avril

Laurence Demars

Designer graphique, c’est son métier, Laurence Demars se consacre en parallèle depuis maintenant 10 ans à son Petit théâtre onirique qu’elle alimente d’images aux couleurs acidulées et de messages subliminaux tout droit sortis de son imagination prolifique.
Très inspirée par la musique, ses gifs sont comme des 'riffs* visuels' dont les rythmes hallucinants nous plongent dans un univers psychédélique, mettant nos sens en ébullition et nos regards hallucinés dans un état de persistance rétinienne obsédant… Détourner, décaler, triturer, trasher, voilà la démarche de Laurence Demars qui, par ses collages numériques, met en scène des tableaux dans lesquels prennent vie des personnages délicieusement kitsch et chics ; ses propres divinités modernes.
*Riff : court motif musical très rythmé joué de manière répétitive.
Très discrète sur sa production artistique, visible sur Instagram et Behance, Laurence Demars a été sélectionnée en 2016 par Circulation(s), festival de la jeune photographie en Europe pour exposer ses premiers gifs au Centquatre à Paris. En 2018, elle expose en duo avec Claire Gaudriot (Hands-up !, galerie Ronéo et Zinette - Limoges) et produit de très courtes animations pour la radio
Le Grigri (Paris).
Depuis quelques mois, elle est membre du collectif Wild West et travaille sur la création d’un BD concert « Go To Hell », inspiré de l’album Calamity Jane, l’indomptable (Claire Gaudriot/Anne Loyer, éditions À pas de loups) ; un projet visuel et musical attendu avec impatience que l’on pourra découvrir en novembre 2023 au Théâtre du Cloître (scène conventionnée de Bellac - 87).

Pour en voir plus
Laurence Demars sur Instagram
Laurence Demars  sur Behance

Michaël Borras AKA Systaime

1995… déjà, en école d’Art à Limoges, Michaël Borras – AKA Systaime – est un personnage atypique dont le regard perçant, l’humour souvent décalé et ironique en déstabilisent plus d’un. Son goût pour la culture numérique se forme à ce moment-là, alors que tout est à inventer et c’est bien dans l’invention qu’il excelle.
Systaime observe, absorbe, transforme, recycle des flots d’images glanées sur le Net, se joue des codes avec irrévérence, salit, pixelise, détourne avec brio les flux pour créer de nouvelles images dont le message le plus récurrent ‘Love’ innonde les spectateurs d’un amour sans conditions car : « la création doit être un geste d’amour ». Le Web, vecteur de ses oeuvres, est un medium puissant, universel et instantané qui brise toute frontière avec les spectateurs.

TV-addict, en phase de devenir poly-web-TV-addict
En 1999, il lance la French Trash Touch, un mouvement artistique hors-normes « brut, radical, ludique et décalé (qui) s’oppose et complète la French Touch ». La French Trash Touch « accepte et exploite l’accident créatif (les bugs, encodages répétés, pixels, etc.) et laisse la matière exister par elle-même. Elle se caractérise par une mise en cause de toutes les conventions et contraintes  idéologiques, artistiques, cinématographiques et politiques. Elle revendique une création Web, brute, numérique, Low-Tech, expérimentale, instinctive et interactive. Une diffusion rapide via le maximum de réseaux et une désacralisation de l’oeuvre d’art.
C’est un mélange de Net-Art, Vjing, performances, manipulations médiatiques, créations visuelles et sonores qui s’inscrit dans le flux et agite le flux. C’est Punk, Rock, Techno, Dada. Tout et son contraire. La règle, c’est qu’il n’y a pas de règles. »


L’art aseptisé me fatigue. Il doit être ludique joyeux et subversif !
Quelles soient ‘Trash’ ou plus ‘Girly’, ses oeuvres possèdent plusieurs niveaux de lecture car Systaime ne s’est jamais revendiqué comme ‘élitiste’; il n’impose pas ‘sa’ vision et aime « laisser la porte ouverte » pour le spectateur. Finalement, c’est à chacun.e de saisir ce qu’il-elle veut bien y voir et ressentir.
Cette présentation est basée sur l’interview menée par Laurent Courau (MICHAEL ‘SYSTAIME’
BORRAS « FRENCH TRASH TOUCH »
) pour La Spirale, que vous pouvez lire dans son intégralité en cliquant sur le lien ci-dessus.

Systaime est un artiste troll qui inonde les réseaux sociaux de gifs animés, de collages en réalité augmentée et de Glitchs politisés. Inventeur en 1999 de la French Trash Touch, il se nourrit des saturations iconiques d’Internet, multiplie les comptes et les identités, poste sur Instagram des messages dorés d’amour postporn sucré, réalise des clips acidulés pour Orties, Asia Argento et Telepopmusic, tout en DJing et VJing. Il se fraye un chemin dans l’actualité avec ses remix au vitriol
de « grands hommes» - sa série Silences attaque tous les politiciens, de Trump à Poutine, ne laissant que le vide de leurs discours. Systaime traque le ridicule technologique (l’engouement pour le Bitcoin, qu’il juxtapose avec des discours d’accomplissement personnel dans Bitcoin Abundance, 2014) afin « d’explorer notre inconscient numérique collectif ». Systaime ignore la hiérarchie, superpose 10 et surimpose, nous confrontant à nos contradictions humaines piégées par la grande toile numérique. Ses expositions utilisent des Mash-Ups pour représenter physiquement la prolifération numérique (Systaime Work in Progr355, 2017). Il fédère une nouvelle génération à travers des expositions en ligne dans son Super Art Modern Museum (SPAMM), qui possède occasionnellement un showroom physique à New York (Cupcake, 2013), Moscou (Spamm Of Virtualism, 2015), Caracas (Dulce, 2013), Naples (Philosophy, 2019).
Depuis la pandémie, il a exposé à Londres, Paris (Réseaux-mondes au Centre Pompidou, 2022) et à Valence (Espagne, 2022).


Pour en voir plus
SYSTAIME sur Instagram
Sur le site internet SYSTAIME

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Le reportage de 7ALimoges

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