"Sur le vif", Sport

Échec et mat à l’hôtel de ville

C’est dans l’écrin de la salle Louis Longequeue que le championnat de France universitaire d’échecs était organisé par la Fédération française du sport universitaire (FFSU) samedi 5 et dimanche 6 février.

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« Les échecs, ce n’est pas un jeu d’intellos contrairement à ce que l’on croit trop souvent, insiste Olivier de Paris.  C’est un jeu qui nécessite de la concentration, précise Mélanie qui est dans un club de Limoges depuis 6 mois. Lorsque je joue, je suis comme dans une bulle, concentrée. Mais c’est aussi un sport où il faut savoir réagir, sans se laisser aller, annonce Jules en faisant irruption dans la conversation un café à la main. Car finalement, jouer participe au développement intellectuel, nous fait réfléchir et nous creuser la tête. Il ne faut pas imaginer se reposer sur ses lauriers ».

Auxane Biasse a rejoint la FFSU après un service civique. Aujourd’hui salariée, elle participe à l’organisation des événements portés par la ligue Nouvelle-Aquitaine de sport universitaire : localement, à l’échelle de l’inter-région ou pour des championnats nationaux.

« Les échecs sont une discipline qui se prête au lieu. Venir jouer à l’hôtel de ville est une fierté pour les étudiants ».

Un sentiment partagé par Pierre Gastel, enseignant d’éducation physique et sportive détaché à la FFSU en tant que directeur de la ligue. « Notre compétence porte sur deux aspects complémentaires, explique-t-il. Tout d’abord promouvoir les valeurs du sport auprès des étudiants par des compétitions et challenges de haut niveau, qu’ils soient à l’Université, dans des écoles, en BTS ou en prépa par exemple et les aider dans l’acquisition de savoirs durant leurs études ».

Sur ce point, faire du sport s’avère bénéfique pour réussir !

Du point de vue des joueurs

Les cheveux en bataille comme s’il avait passé de longues minutes à se triturer la tête, Driac aime se surpasser. Son plaisir est avant tout « de bien jouer et d’être fier de la partie quel que soit le résultat. Perdre en ayant fait ce qu’il fallait n’est pas grave ».

Corentin, son acolyte, voit les échecs avant tout comme un jeu, même si « il faut se surpasser, rester centrer sur ses coups. C’est physique d’enchaîner trois ou quatre parties d’affilées. C’est souvent le mental qui fait la différence car lorsque ça part mal, il faut savoir rebondir et dans ce cas, on est seul face à soi-même !

En plus, les échecs m’ont permis de me créer un réseau d’amis avec qui je partage beaucoup de choses bien au-delà du jeu lui-même. »

Fy Rakotomaharo

Fy Rakotomaharo a décroché le titre de champion de France d’échecs dimanche, avec 9 victoires à son actif sur 9 parties jouées. Étudiant en 2e année de DUT Gestion des entreprises et administrations à l’université de Paris-est Créteil, il est resté concentré jusqu’à la fin.

« J’ai commencé à jouer à l’âge de 5 ans avec mon père et j’ai continué car j’ai toujours aimé les jeux de société. Les échecs sont un sport où il faut réfléchir, mais ça demande de l’endurance lorsque certaines parties durent plusieurs heures*.

J’ai mon propre style de jeu, mais ce qui peut faire la différence, c’est la préparation et l’analyse des parties déjà jouées par l’adversaire. Il faut toujours anticiper sur le jeu adverse et essayer de prévoir les coups qu’il va jouer. Cela demande de l’anticipation et c’est pour cela que rien n’est gagné d’avance car tout relâchement de son attention peut faire basculer la partie ».

 

* Pour le championnat de France universitaire, la durée de chaque partie était fixée à 15 minutes avec 5 secondes ajoutées entre chaque coup.

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