"Sur le vif"

Business, Quand la musique rythme le management

Lundi 14 mars, le Limoges business club (LBC), l’association des dirigeants commerciaux de France (DCF) et les représentants du festival 1001 Notes organisaient une soirée des plus particulières sur le thème de la musique et du management en partenariat avec la Ville de Limoges. Retour sur cet événement qui a réussi à créer la surprise et permis aux acteurs économiques du territoire de se tourner vers l’avenir.

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Dans l’idée de proposer aux chefs d’entreprise un temps pour se rencontrer et échanger sur des enjeux concrets, l’événement accueillait des personnalités d’horizons variés dans le salon panoramique du palais des sports de Beaublanc. Au programme, une programmation musicale à couper le souffle proposée par le Festival 1001 Notes et une table ronde avec des invités pour qui le management a du sens.

Pour commencer

Quelques mots d’Émile Roger Lombertie, maire de Limoges, de Jacques Benn, élu référent du Limoges business club, de Didier Jamot, président des DCF et d’Alain Guénégou, président de 1001 Notes.

Tour à tour, ils ont pris soin de rappeler combien Limoges était un terrain fertile pour les entreprises qui y étaient implantées et combien la musique avait des vertus parfois insoupçonnées. Alors pour mixer ces deux univers et se mettre dans l’ambiance, la soirée a débuté sur des notes de Brahms, jouées au piano par Min-Jung Kim, musicienne franco-britannique qui a collaboré avec de nombreux orchestres internationaux et animé la soirée.

La table ronde a débuté ensuite avec le premier intervenant, Sébastien Imbert, directeur marketing de Microsoft France. Il s’est adressé aux 180 chefs d’entreprises et acteurs de la sphère économique du territoire qui avaient fait le déplacement. Parlant tout d’abord de stratégie, de différence de culture entre les pays en matière de management, il a aussi montré combien la technologie façonne le monde qui nous entoure.

Fy Rakotomaharo

Sur ce point, « Microsoft est un catalyseur d’innovation, explique-t-il. Et l’on estime aujourd’hui que 85 % des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent pas aujourd’hui. Parce que nous avançons vers des créations d’emplois nouveaux, il faut nous organiser dans une logique de formation permanente, notamment en tant qu’acteur des nouvelles technologies ».

Marine Tanguy a ensuite pris la parole, en visio, pour témoigner de son expérience. Elle est la fondatrice de MTArt Agency, une vitrine pour les talents et créations contemporaines du monde entier, basée en France et en Angleterre. Première entreprise du monde de l’art britannique à devenir une B corporation certifiée, son témoignage laisse entrevoir toutes les perspectives de développement qui peuvent être utilisées et montre combien les sociétés peuvent parvenir à exister autrement. Les entreprises certifiées B corporation s’engagent à promouvoir une gouvernance qui répond à des exigences sociétales et environnementales et mise sur la transparence envers le public. Ce mode de gestion est ainsi reconnu pour avoir des effets bénéfiques sur le monde, pour tenir compte de l'impact des décisions sur les employés, les clients, les fournisseurs, …, tout en étant rentable.

Fy Rakotomaharo

En clôture de cette table ronde et pour mettre en musique les échanges de la soirée, Jean-François Zygel s’est installé au piano.

Pianiste de renom ; diffusé sur France Inter dans son émission La preuve par Z et sur France télévision : Entre duel et duo, il a tout d’abord parlé de sa passion : l’improvisation.

Il a expliqué que « l’improvisation en musique était un atout, mais que c’est une qualité qui n’est pas naturellement appréciée dans l’entreprise où l’on donne de l’importance au sérieux, au plan, à l’organisation. Pourtant, on ne peut pas tout anticiper. Dans l’art, on regarde le beau et l’imprévu se concrétise parfois par un coup de génie ». Mais dans l’entreprise, il serait peut-être plutôt question d’adaptabilité.

Pour clore la soirée, un cocktail était donné dans le salon des réceptifs de Beaublanc. Un moment lui aussi très attendu par les convives qui ont pris le temps de faire connaissance, de partager leur point de vue et bien-sûr d’échanger leur carte de visite, sans pour autant perdre de vue la thématique de la soirée.

Amélie Dougy est directrice territoriale chez Enedis. En 15 ans de carrière, elle a managé des équipes et encadré jusqu’à une centaine de professionnels. « Un management réussi consiste à révéler le meilleur de ses collaborateurs tout en leur permettant de s’épanouir, explique-t-elle. Le management bienveillant est un thème très inspirant et dont les règles ont changé car les générations ont évolué. Dans l’encadrement des équipes, on note aussi une évolution certaine en raison de la crise que nous venons de traverser. Même si aujourd’hui je travaille sur une dimension de management transverse – un positionnement qui demande de prendre de la hauteur, il faut veiller à promouvoir un management tel qu’on l’imagine et qui ne soit pas la projection de ce que l’on aimerait qu’il soit ! »

Patrick Longueville gère l’espace Ready, un centre d’affaires à l’aéroport de Limoges (article à lire dans Vivre à Limoges de février 2022 – page 41)  ou à télécharger ici

Séduit par cette soirée, il est convaincu que le management est une partition que l’on compose avec ses différents collaborateurs pour que ce soit harmonieux. Implanté à Toulouse, sur la côte d’Azur et Limoges, il manage une trentaine de personnes au bénéfice de ses clients et partenaires.

« Le management repose sur la complémentarité, précise-t-il. 1 + 1 + 1 donne une partition et c’est finalement le rapport aux autres qui donne le ton. Pour éviter les fausses notes, il suffit de croire en l’Homme. Toutes les équipes sont différentes, mais si l’on mise sur la douceur et la bienveillance, tout le monde peut s’épanouir. La difficulté est de parvenir à rester dans une vision positive. Le rôle du manager est de l’insuffler pour qu’elle devienne naturelle. »

Jean-Luc Gauthier a fondé la société Attila, spécialisée dans la toiture à Limoges (couvreur, zingueur, étancheur, …). Commercial, devenu chef d’entreprise, il mise sur la confiance envers les autres. « Manager peut-être très simple si l’on gère une entreprise en père de famille, avec les enjeux et challenges qui en découlent. Le secret est de savoir écouter les besoins et les envies de ses collaborateurs pour déceler ce qui sera moteur et pour qu’ils trouvent du sens à leur travail. Ensuite, il faut savoir canaliser les projets ».

Et c’est à ce stade que le manager endosse le rôle de chef d’entreprise « pour justement porter des projets communs à tous. Il faut savoir expliquer, comprendre les attentes de chaque personne.

Dans mon entreprise, la sécurité est la priorité puisque l’on monte sur des toits. Les actions qui sont réalisées dans ce sens suscitent l’enthousiasme et tout le monde y adhère. Lorsque l’on évoque le management, on parle de la place de l’humain. Il faut que chacun sache où il se situe dans l’entreprise et ce qu’il représente. La reconnaissance est finalement ce qui coûte le moins cher et qui demeure pourtant le plus rare, même si ce n’est bien-sûr pas suffisant. »

Pour aller plus loin

Le reportage de 7ALimoges

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