Déjà en 2022, la Ville avait mis gracieusement à disposition de l’antenne locale du Refuge un appartement de son patrimoine immobilier : un T4 doté de trois chambres et deux salles de bain, géré par la Direction de l’action foncière et immobilière (DAFI). Mais malgré cette bonne volonté, l’accompagnement des jeunes sur place restait un défi . La majorité des membres du Refuge étant bénévoles, leur expertise en matière d’insertion sociale ne suffi sait plus à encadrer des jeunes parfois déracinés, en quête de repères.
« Un bénévole n’est pas forcément un professionnel de l’action social, de l’insertion, c’était donc compliqué d’assurer l’accompagnement des jeunes. L’antenne locale du Refuge ne souhaitait donc pas continuer la partie hébergement à Limoges dans ce contexte. Quand le maire a eu vent de cette problématique, il a souhaité trouver une solution pour que ce dispositif subsiste en y associant le CCAS », expliquent Estelle Valade et Malory Audouin, du Service Accueil Social des Jeunes.
Le logement continue d’être géré par Le Refuge (travaux, bail, accueil...), mais c’est désormais un travailleur social du CCAS qui assure un accompagnement personnalisé pour chaque jeune hébergé. Une approche collaborative inédite au niveau national.
Un partenariat expérimental
Ce co-partenariat, mis en place à titre expérimental pour un an, repose sur une convention tripartite entre la Ville, Le Refuge et le jeune hébergé. Il s’agit d’un véritable contrat d’accompagnement, qui va bien au-delà du simple hébergement : aider le jeune à se stabiliser, à envisager un avenir professionnel,
à gagner en autonomie. Un tremplin pour se reconstruire. Afin de garantir la qualité de l’accueil, l’équipe du CCAS a été formée aux enjeux spécifiques liés à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, grâce à l’intervention des bénévoles du Refuge. Estelle Valade, travailleuse sociale au CCAS, est en contact régulier avec Stéphane Gayout, le responsable de l’antenne haut-viennoise du Refuge.
En 2024, Le Refuge a reçu plus de 1 200 demandes d’hébergement d’urgence à l’échelle nationale, pour seulement 250 places disponibles. Dans ce contexte, la pérennité de l’appartement de Limoges s’avérait essentielle. « Sans ce partenariat, il n’y aurait plus d’hébergement ici », confie Stéphane Gayout, soulignant l’importance de cette solution hybride entre action associative et accompagnement institutionnel.
Autre évolution significative par rapport à la première convention : l’âge limite pour être hébergé a été relevé de 25 à 27 ans, afin de s’aligner sur les dispositifs existants du CCAS. L’accueil reste toutefois réservé aux jeunes en situation régulière sur le territoire français.
Un accueil de jour pour les grands précaires ouvrira le 1er novembre
Face à un besoin croissant sur le territoire, la Ville de Limoges, sollicitée par l’État, s’engage aux côtés des plus fragiles en ouvrant un accueil de jour dédié aux grands précaires. Cette nouvelle structure, située dans le secteur des Casseaux, ouvrira ses portes dès le 1er novembre 2025, pour la période hivernale.
Un lieu de répit
Si plusieurs associations oeuvrent déjà à Limoges pour apporter une aide ponctuelle aux personnes en grande précarité — comme les petits déjeuners proposés par les Restos du Coeur ou les repas de La Bonne Assiette— ce nouvel accueil de jour viendra compléter ces dispositifs, en offrant un véritable espace de répit et d’accompagnement.
Porté par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), ce projet a été pensé en lien avec les besoins observés sur le terrain par les agents municipaux.
L’objectif est d’offrir à ce public souvent invisible un lieu chaleureux, sécurisé et respectueux, où il sera possible de se doucher, de laver son linge, de se poser au chaud autour d’un café ou d’un thé et surtout, de rencontrer des professionnels pour retrouver un lien avec l’accompagnement social.
Pour cette première phase, seule une partie du bâtiment, récemment acquis par la Ville, sera accessible. Le reste de la structure fera l’objet de travaux, avec une ouverture complète prévue au printemps 2026.
À noter que l’espace extérieur sera clôturé, pour permettre aux personnes accompagnées de rester avec leur chien, souvent leur seul compagnon fidèle.
Avec ce nouveau lieu, la Ville de Limoges confirme son engagement envers l les plus vulnérables et sa volonté de proposer des réponses concrètes et humaines à la précarité.